Projet Côte d’Ivoire

Projet d’appui à la sécurisation et à la valorisation de l’exploitation aurifère artisanale comme facteur de développement et de cohésion sociale au nord de la Côte d’Ivoire (SECORCI 2)

Côte d’Ivoire

Objectif général

Contribuer à la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire et à la lutte contre le terrorisme.

Budget

€ 9 800 000

Durée

36 mois

Période d’exécution

Juillet 2024 – Juin 2027

Source de
Financement

Union européenne

Contexte

La Côte d’Ivoire était en 2022 le 7ème producteur d’or en Afrique. L’exploitation minière artisanale représentait officiellement quelque 4 tonnes, contre 48 tonnes pour la production industrielle. Mais selon un rapport de 2024 de Swissaid, jusqu’à 40 tonnes d’or par an pourraient être extraites par des artisans miniers de manière illicite en Côte d’Ivoire. Ainsi, le département de Tengréla, adossé à la frontière malienne à plus de 750 km de route au nord de la capitale Abidjan, a connu ces dernières années une véritable ruée vers l’or.

Dans un contexte local transfrontalier marqué par une forte pauvreté, l’orpaillage représente une opportunité économique irrésistible pour de nombreux jeunes. Mais cette aubaine économique n’est pas sans conséquences. L’afflux parfois massif d’orpailleurs laisse des traces visibles dans ce paysage traditionnellement dédié à l’agriculture : terres éventrées, précaires abris de bâches noires se multipliant jusqu’à constituer de véritables petites villes à l’orée des villages, populations migrantes en situation de grande vulnérabilité, prostitution, déchets et pollution des sols et des eaux. Moins visibles, des transformations sociales rapides au sein des populations autochtones sont vecteurs de tensions, entre ceux d’ici et ceux d’ailleurs, ceux qui misent sur l’or et ceux qui craignent la perte de modes de vie ancestraux. Sans parler des réseaux criminels qui profitent dans l’ombre de la circulation de personnes et de capitaux induite par l’exploitation de l’or.

C’est dans ce contexte que Coginta est arrivée à Tengréla en 2021, avec le soutien de l’Union européenne et du Conseil National de Sécurité de Côte d’Ivoire. Sécurité, Or, Côte d’Ivoire : le projet SECORCI a été construit autour de ces trois mots-clés, afin de répondre de manière holistique aux enjeux de sécurité publique, mais également économique et environnementale, liés à l’exploitation aurifère artisanale illicite dans le département de Tengréla. L’objectif du projet est de créer les conditions favorables permettant à l’exploitation aurifère artisanale de contribuer au développement local dans un environnement stable, sécurisé et propice à la cohésion sociale.

Une première phase du projet, qui s’est terminée en 2023, a permis d’établir la confiance avec les autorités locales et traditionnelles, les forces de sécurité, et les communautés vivant de l’exploitation aurifère artisanale. Le projet a notamment contribué à renforcer le maillage territorial de la gendarmerie et le rôle de la Cellule civilo-militaire (CCM), a appuyé la constitution de trois coopératives d’artisans miniers et d’une coopérative agricole de femmes, et a vu la construction d’un centre de formation à l’artisanat minier (le CEFAM) dans la sous-préfecture de Papara.

Reconnaissant les acquis et le potentiel du projet, l’Union européenne a réitéré son soutien à la Côte d’Ivoire à travers Coginta, s’engageant cette fois-ci dans un projet structurant de 3 ans. Pour préparer sa conceptualisation, une phase transitionnelle, appelée SECORCI-Bridge, a maintenu les acquis du projet entre juillet 2023 et juin 2024.

Activités prévues

  • Appui à la Direction Générale des Mines et de la Géologie (DGMG), notamment pour l’organisation d’une série d’ateliers sur la révision du Code minier dans sa dimension EMAPE ;
  • Renforcement des capacités opérationnelles de la Direction Régionale des Mines (DRM) de Boundiali ;
  • Appui à l’opérationnalisation du Comité Technique Local (CTL) de Tengréla ;
  • Appui au fonctionnement, à la bonne gouvernance et aux activités de formation du Centre de formation à l’artisanat minier (CEFAM) ;
  • Poursuite de l’appui aux coopératives d’artisans miniers des sous-préfectures de Kanakono et Papara, et organisation de nouvelles coopératives ;
  • Réalisation d’une étude pour la formalisation de la chaîne commerciale de l’or artisanal ;
  • Formation de coopératives de bureaux d’achat d’or pour lutter contre la fraude et le blanchiment de capitaux ;
  • Construction du cantonnement des Eaux et Forêts de Tengréla et renforcement de ses capacités opérationnelles et techniques ;
  • Appui à la mise en place d’un dispositif de collecte, traitement et valorisation des déchets et de préservation de l’environnement en zones minières ;
  • Réalisation d’une étude socio-hydrographique de la Bagoué et appui à l’assainissement et à la gestion de la rivière ;
  • Cartographie des sites d’orpaillage illégal et état des lieux des anciens sites miniers dans le département de Tengréla ;
  • Appui à la réhabilitation de terres et au reboisement selon priorités établies en consultation avec les ministères de tutelle et d’autres partenaires techniques et financiers ;
  • Poursuite de l’appui à la coopérative agricole de femmes de Papara et organisation de nouvelles coopératives ;
  • Poursuite de l’accompagnement de la Cellule civilo-militaire (CCM) de Tengréla ;
  • Construction d’un nouveau Centre de Protection Civile à Tengréla et renforcement de ses capacités techniques, logistiques et opérationnelles ;
  • Construction du nouveau Commissariat de police mixte de Tengréla et renforcement de ses capacités techniques, logistiques et opérationnelles ;
  • Renforcement des capacités logistiques et opérationnelles des Unités mobiles de la Gendarmerie nationale dans le département de Tengréla ;
  • Formation des forces de défense et de sécurité du département, notamment sur les dispositions du Code minier, ainsi que sur la sécurité publique du quotidien, l’éthique, la déontologie et le respect des droits humains.

Objectif spécifique

  • Appuyer la formalisation et la valorisation de la filière aurifère artisanale afin qu’elle contribue à la création de richesse et d’emplois au niveau local, permettant de prévenir l’extrémisme violent et éviter qu’elle ne soit une source de financement pour les groupes armés terroristes.

Résultats à atteindre

  • La structuration et la professionnalisation de la filière aurifère artisanale et à petite échelle (EMAPE) permet de canaliser les retombées économiques et d’en faire un véritable levier de développement local (axe minier).
  • La promotion d’une EMAPE responsable et durable contribue à la diminution des impacts environnementaux et sanitaires de l’orpaillage illégal (axe environnemental).
  • Le renforcement du maillage territorial et de la gouvernance locale de la sécurité contribue à prévenir les risques de captation des ressources minières aurifères par des groupes criminels (axe sécuritaire).

Ressources

Ce projet répond à l’objectif de développement durable n°10, Inégalités réduites : Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre.

Ce projet répond à l’objectif de développement durable n°16, Paix, justice et institutions efficaces : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous.