Projet Côte d’Ivoire

Projet d’appui à la sécurisation et à la valorisation de l’exploitation aurifère artisanale comme facteur de développement et de cohésion sociale au nord de la Côte d’Ivoire (SECORCI)

Côte d’Ivoire

Objectif général

Créer les conditions favorables permettant à l’exploitation aurifère artisanale de contribuer au développement local dans un environnement stable, sécurisé et propice à la cohésion sociale.

Budget

€ 2 500 000

Durée

18 mois

Période d’exécution

Juillet 2021 – Mai 2023

Source de
Financement

Union européenne

Contexte

En Côte d’Ivoire, 7ème producteur d’or en Afrique, l’exploitation de l’or constitue un enjeu économique, sociétal et de sécurité. En effet, l’exploitation industrielle d’or brut est passée de 7 tonnes en 2009 à 48 tonnes en 2022, alors que l’exploitation minière artisanale représentait presque 4 tonnes en 2022. L’or est extrait de façon artisanale dans une majorité des régions de la Côte d’Ivoire. C’est le cas notamment du département de Tengréla, situé au nord de la Côte d’Ivoire, qui connaît depuis quelques années une expansion de l’orpaillage illégal. Dans un contexte local transfrontalier, marqué une forte pauvreté, cette activité représente en effet une opportunité économique attractive.

L’orpaillage a radicalement changé la situation socio-économique des populations locales et attire notamment de nombreux jeunes. Cette activité attire également des populations qui se déplacent des villages et départements avoisinants, mais aussi des pays limitrophes (Burkina Faso, Guinée et Mali). Les rapports intrafamiliaux et communautaires sont ainsi largement modifiés et il existe un impact certain aux niveaux environnemental, sécuritaire, scolaire et sanitaire. Trop souvent, les sites d’orpaillage sont caractérisés par un manque de salubrité, le recours au travail des enfants, la déscolarisation, la promiscuité, la prostitution, les maladies et les risques accrus d’infection, la destruction de l’environnement, le banditisme, l’utilisation de produits nocifs ou encore l’accaparement de terres arables.

Au plan sécuritaire, si les liens entre l’exploitation et le trafic de l’or avec les réseaux criminels et autres groupes armés ne sont pas formellement établis, il s’agit d’une variable essentielle à intégrer dans l’analyse des risques sécuritaires. Dans un contexte régional marqué par l’insécurité et la montée du terrorisme, il n’est en effet pas à exclure la récupération de certains de ces sites par des groupes armés non étatiques.

Activités conduites

  • Un atelier national de réflexion sur les défis liés à l’exploitation minière et à petite échelle a été organisé du en 2022 à Yamoussoukro. Cet évènement a regroupé 45 participants et a permis de plaider pour une évolution du cadre légal davantage en faveur des artisans miniers.
  • Une étude socio-spatiale de la sécurité liée à l’orpaillage illégal dans le département de Tengréla a été menée afin de permettre aux autorités nationales ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers de mieux en appréhender les différents aspects.
  • Les artisans miniers du département de Tengréla ont bénéficié d’un soutien étroit du projet, ainsi trois coopératives ont été accompagnées dans leur processus de formalisation et les sites qu’elles exploitent ont été profondément réorganisés.
  • Un ancien site minier a été entièrement réhabilité par l’ONG ivoirienne Green Project Africa. Cinq hectares ont ainsi été transformés, une partie en terres agricoles et l’autre partie en plantation de manguiers, servant d’exemple à d’autres initiatives similaires.
  • Plusieurs infrastructures ont été réalisées, notamment une salle polyvalente, avec une salle de réception d’une capacité de 150 personnes et la mise à disposition de deux bureaux, un pour le comité technique local et un pour la cellule civilo-militaire chargée de l’amélioration des relations entre les forces de défense et de sécurité et la population.
  • La sensibilisation sur le respect du code minier et les dangers liés à l’exploitation illégale s’est également faite au profit des communautés. 24 spots radios ont ainsi été diffusés pendant quatre mois, 30 causeries éducatives ont été organisées, 3 sessions spécifiquement dédiées aux chefs traditionnels ont également été conduites.
  • La Direction départementale des mines s’est vu remettre un véhicule afin de lui permettre d’accomplir pleinement ses missions de suivi auprès des exploitants miniers.
  • La brigade de gendarmerie de Tengréla a été réhabilitée et permet aujourd’hui l’accueil de 45 gendarmes. Un poste avancé a également été construit dans la localité de Papara.
  • Les gendarmes, policiers et agents des Eaux et Forêts dans la zone ont également bénéficié de formations spécialisées en police judiciaire, police de proximité, violences basées sur le genre, droits humains, sécurité publique du quotidien et sur le code minier.

Objectifs spécifiques

  • Contribuer à la stabilisation d’une zone aurifère de manière durable et participative par l’amélioration de l‘accès aux services sociaux de base.
  • Garantir la sécurité publique du quotidien des populations dans une zone aurifère et lutter contre les trafics illicites et la criminalité organisée liés à l’exploitation artisanale de l’or.
  • Contribuer à la structuration de l’activité d’exploitation artisanale de l’or pour canaliser les retombées économiques et en faire un levier de développement et de cohésion sociale.

Résultats à atteindre

  • Le dispositif territorial de sécurité minière et de sécurité publique du quotidien est renforcé et contribue à prévenir les risques de captation des ressources minières par des groupes criminels.
  • Les mécanismes de gouvernance locale sont renforcés pour stabiliser la zone, réguler l’activité aurifère artisanale et mieux assurer la sécurité des populations.
  • La présence de l’État et la cohésion sociale dans les zones aurifères sont renforcées par la fourniture de services sociaux de base.
  • La filière aurifère artisanale se structure et les compétences professionnelles des artisans sont renforcées.

Ressources

Ce projet répond à l’objectif de développement durable n°16, Paix, justice et institutions efficaces : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous.