Projet Tchad

Projet d’appui à la formation et à la sécurité publique au Tchad (SECUTCHAD)

Tchad

Objectif général

Contribuer à la sécurité intérieure du Tchad en améliorant l’offre quotidienne de sécurité et les relations entre les forces de sécurité intérieure et la population.

Budget

€ 9 999 200

Durée

39 mois

Période d’exécution

Mars 2017 – Juin 2020

Source de
Financement

Union européenne

Contexte

Après plusieurs décennies d’instabilité depuis son accession à l’Indépendance en 1960, le Tchad bénéficie depuis 2010 d’une situation sécuritaire plus apaisée, mais est confronté à une crise économique sans précédent. Il se trouve également au cœur d’un contexte géopolitique fragile et doit faire face à des menaces externes et internes qui affectent sa sécurité. Les menaces les plus sensibles sur la sécurité intérieure sont détaillées dans le Plan National de Sécurité Intérieure adopté par décret présidentiel en février 2014. Elles sont classées en fonction des quatre champs de la SI – sécurité de la nation, sécurité des institutions, sécurité de la société, sécurité du citoyen.

La menace terroriste est particulièrement prégnante en raison des activités d’Al-Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) en Libye et au Niger mais surtout en raison des activités de l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO) – ex Boko Haram – au Nigeria, au Cameroun, au Niger et sur le territoire tchadien où des attentats ont eu lieu en 2015 et 2016, à N’Djamena et dans la région du Lac. L’instabilité qui affecte la Libye et en particulier le sud, dont certaines des communautés se retrouvent de part et d’autre de la frontière entre les deux pays, est une source supplémentaire de préoccupation de même que les trafics d’armes, de drogue et d’êtres humains qui affectent les pays de l’arc sahélien. Ces menaces de type protéiforme fragilisent fortement la zone du Lac Tchad.

En 2017, le projet « Vision 2030, le Tchad que nous voulons » a été adopté et décliné en trois plans nationaux de développement. Le premier couvre la période 2017-2021 et comporte plusieurs axes dédiés aux besoins sécuritaires de l’État et de la population. Il prône la promotion d’une culture de paix et de cohésion nationale, le renforcement de la bonne gouvernance et de l’État de droit, par, entre autres, la dynamisation de la performance et de la motivation dans l’administration publique et l’amélioration de la sécurité comme facteur de développement.

Ce projet est mis en oeuvre à N’Djamena, dans les régions du Mayo Kebbi, du Chari Baguirmi, du Lac et du Kanem, dans les couloirs de transhumance et sur des axes soumis à d’importants flux de personnes et de marchandises, s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’Union européenne en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes des migrations irrégulières et le phénomène des personnes déplacées en Afrique. Il a pour objectifs le renforcement des capacités des forces de sécurité intérieure à assurer leurs missions au quotidien et le rétablissement de la confiance avec les populations locales. A travers une logique de concentration des efforts (géographie/thématique) et une volonté de travailler au plus près des unités et des populations, ce projet repose sur une complémentarité entre des actions de formation continue des forces de police, de gendarmerie et de la Garde nationale et nomade, une amélioration des conditions de travail à travers la construction de nouvelles infrastructures, la dotation en équipements individuels et collectifs et un renforcement du maillage territorial par une meilleure interopérabilité des forces de sécurité intérieure.

Activités conduites

  • 24 infrastructures ont été construites et remises aux autorités : 7 brigades fluviales (Djoumane, Ham, Mousgoum, Koumi, N’Djaména-Fara, Mahada et Hadidé), 3 compagnies fluviales (Farcha-Milezi, Bongor et Dougouia), 6 brigades lacustres (Balangoré, Mélia, Kinasserom, Kouloufoua, Fitiné, Tétoua), un commissariat de sécurité publique et 2 postes à Bol, 2 unités de gendarmerie territoriale (Daboua et Liwa), 2 postes de la GNNT (Liwa et Rig-Rig), ainsi qu’un important complexe à Bol, comprenant l’état-major du Groupement d’intervention de la gendarmerie du lac Tchad et le Centre d’instruction commun.
  • 101 véhicules ont été livrés : 4 bus et mini-bus, 13 véhicules opérationnels, 56 motos et 28 embarcations. En outre, 6 chameaux et 6 chevaux ont été remis à la Garde nationale et nomade.
  • Livraison d’équipements individuels et collectifs, de matériels de télécommunication, de matériels informatiques.
  • Des kits de matériels informatiques et multimédias et des équipements sportifs ont été livrés dans le cadre du soutien à l’optimisation de l’organisation interne et au fonctionnement de l’École nationale de police et des deux centres communs de formation de Koundoul.
  • Une Charte d’éthique et de déontologie commune aux trois forces a été élaborée et validée par le ministère de l’Administration du Territoire, de la Sécurité publique et de la Gouvernance locale.
  • Les affiches de la Charte, nécessaires à la sensibilisation de la population et des FSI, ont été imprimées et distribuées dans les unités de la gendarmerie, les postes de la garde nationale et nomade, les commissariats et les postes de police de quartier, les autres services de sécurité publique et les bureaux de l’administration publique.
  • Une campagne de sensibilisation a été menée à l’attention des autorités administratives, judiciaires et des forces de sécurité.
  • Un appui conséquent a été fourni au Comité local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) de la commune de Bol pour la formation de ses membres et son fonctionnement au quotidien.
  • 5 sessions de formation réparties sur 19 semaines ont été conduites par les experts permanents et un expert court terme au profit de 316 membres des forces de sécurité intérieure, dont 10 femmes. Il s’agissait de la formation des personnels destinés à servir dans les unités nautiques de la gendarmerie, du perfectionnement des policiers et gendarmes affectés dans la province du Lac, de formations de spécialistes et de formations liées à l’exercice du commandement.
  • 31 membres de l’administration territoriale, ont été également formés à la gestion de crise et à la coordination des moyens nautiques.

Objectif spécifique

  • Renforcer les capacités des forces de sécurité intérieure (FSI) à assurer leur mission au quotidien et à dialoguer avec la population.

Résultats à atteindre

  • Les compétences acquises par les recrues des FSI au cours de leur formation initiale sont adaptées à leur formation.
  • Les compétences des cadres des FSI sont renforcées par une formation continue.
  • La surveillance de la frontière entre Bongor et le Lac Tchad et la sécurité du lac Tchad sont assurées par la gendarmerie fluviale et les unités lacustres de la légion de gendarmerie du Lac, de façon complémentaire à la Compagnie de la sécurité nautique de la Police nationale.
  • Le dispositif territorial de la Gendarmerie nationale est renforcé dans la zone de Bol et sur le pourtour du Lac.
  • La surveillance des couloirs de transhumance est assurée par la GNNT.
  • Les capacités de la Police nationale sont renforcées à Bol.
  • La participation du citoyen et de la société civile dans la gestion de la sécurité à Bol est renforcée.
  • Les capacités de pilotage et de coordination de l’administration régionale du Lac sont améliorées pour ce qui concerne la sécurité et la réponse aux crises.
  • Le dispositif de sécurisation de l’espace humanitaire et des populations réfugiées et personnes déplacées est renforcé dans la région du Lac.

Ce projet répond à l’objectif de développement durable n°16, Paix, justice et institutions efficaces : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous.