Projet Tchad

Projet d’appui à la Force multinationale mixte pour la stabilisation du bassin du lac Tchad et la protection des populations (STABLAC)

Tchad

Objectif général

Contribuer à la restauration d’un environnement sûr et sécurisé dans les territoires du bassin du lac Tchad touchés par Boko Haram, grâce à une coopération régionale accrue.

Budget

€ 40 800 000

Durée

30 mois

Période d’exécution

Juillet 2021 – Décembre 2023

Source de
Financement

Union européenne

Contexte

L’insurrection djihadiste de Boko Haram est un conflit armé qui éclate en 2009 dans le nord du Nigeria, notamment dans l’état de Borno qui est le plus pauvre et le moins développé du pays. Le conflit se régionalise progressivement, Boko Haram menant notamment plusieurs raids au Cameroun et en janvier 2015, le Tchad et le Niger interviennent militairement au Nigeria. Depuis 2009, le conflit a ainsi fait des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés dans la région.

Afin de créer un environnement sûr et sécurisé et contribuer à stabiliser la situation dans les zones touchées par les activités de Boko Haram, la mise en place de la Force multinationale mixte (FMM) sous sa forme actuelle a été décidée lors du sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernements des pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad et du Bénin qui s’est tenu à Niamey (Niger) le 7 octobre 2014. Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a officiellement approuvé son établissement peu de temps après. Composée de 8000 hommes environ, la FMM est divisée en quatre secteurs nationaux riverains du lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad), avec un siège opérationnel à N’Djamena au Tchad. Chaque contingent qui la constitue est déployé sur son territoire et opère en priorité sur ce dernier.

L’impact de Boko Haram dans la région s’est surtout fait sentir sur et autour du lac Tchad. Les activités agricoles, d’élevage et de pêche rendent prospère l’économie de la région, et attirent des migrants de toute la zone du Sahel, ce qui crée des tensions pour le contrôle des ressources naturelles. Boko Haram a su tirer profit de la géographie du lac, en particulier de son labyrinthe d’îles, pour y trouver refuge. L’influence culturelle et religieuse de l’état nigérian du Borno, d’où le groupe djihadiste est originaire, a facilité sa pénétration en manipulant des tensions communautaires qui agitent la région depuis de nombreuses années.

Activités conduites

  • Réalisation de 88 actions civilo-militaires au profit des populations visant à consolider la présence de l’État et renforcer le lien de confiance entre la FMM et les populations locales, par la construction ou la rénovation d’infrastructures et de services de base dans 22 villages répartis sur 4 secteurs (Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad).
    • Construction et équipement de 12 salles de classe, 5 bâtiments administratifs, 10 blocs de latrines, 1 centre de santé, 1 dispensaire.
    • Rénovation de 9 écoles primaires, 2 centres de santé, 4 hôpitaux, 1 maternité.
    • Construction ou remise en état de 29 forages à motricité humaine, 10 forages agricoles et 4 châteaux d’eau.
  • Construction de 2 postes avancés lacustres et ateliers de maintenance nautiques permettant à la FMM de densifier son maillage lacustre, ses capacités de maintenance nautique et de renforcer sa présence aux cotés des populations les plus vulnérables.
  • Acquisition de 60 embarcations nautiques visant à renforcer la manœuvre opérationnelle de la FMM sur le Lac Tchad à travers des actions de patrouille, de contrôle de flux et de sécurisation des activités socio-économiques au profit des populations.
  • Renforcement des capacités de renseignement à travers une prestation ISR ayant permis de réaliser 268 missions de reconnaissance et de surveillance au profit de la protection des populations.
  • Fourniture d’équipements de surveillance, de protection et de contre-mesure EEI (Engin Explosif Improvisé) permettant à la FMM d’accroître l’efficacité de la conduite des opérations militaires, de stabilisation et de sécurisation des populations (détecteurs multifonctions, brouilleurs portables, visières de protection, miroirs d’inspection pour véhicules, jumelles de vision nocturne, 8 UVA, etc.).
  • Fourniture de de moyens en radiocommunication adaptés aux conditions d’emploi dans les quatre secteurs d’intervention de la FMM (radios, relais, kits outillage, ordinateurs, etc.).
  • Renforcement des compétences techniques individuelles et collectives de 529 personnels de la FMM à travers les formations suivantes :
    • 119 militaires formés au pilotage opérationnel et à la manœuvre nautique.
    • 177 membres d’équipages formés en gestes et techniques professionnels en intervention nautique.
    • 12 personnels formés en tant que formateur-référents en GTPI nautique.
    • 79 mécaniciens et 24 pilotes formés à l’entretien et la maintenance nautique.
    • 8 personnels des J2/J3 formés à l’analyse et imagerie.
    • 15 personnels du J6 formés à l’utilisation du logiciel et la gestion de la base de données RFID.
    • 25 opérateurs radio formés à l’utilisation des matériels radiocommunication.
    • 2 sessions de formation au profit 79 militaires sur les mesures contre EEI.
    • 4 sessions de formation au profit de 16 pilotes UVA.
  • Amélioration du comportement de la FMM et du lien de confiance avec les populations locales à travers la formation de 474 militaires sur le DIH, DIDH, l’éthique et la déontologie, dont :
    • 7 militaires formés en tant que formateurs-référents sur le Droit international humanitaire (DIH), le Droit international des droits de l’Homme (DIDH), l’éthique et la déontologie.
    • 79 militaires officiers et gradés supérieurs des 4 secteurs de la FMM formés en tant que référents sur le DIH, le DIDH, l’éthique et la déontologie.
    • 296 gradés d’encadrement des 4 secteurs de la FMM formés sur le DIH, le DIDH, l’éthique et la déontologie.
    • 92 officiers supérieurs formés sur les principes de la judiciarisation de l’action militaire et de la lutte anti-terroriste.

Objectifs spécifiques

  • Améliorer l’efficacité de la FMM à travers un renforcement de ses capacités opérationnelles, infrastructures, communications et transports.
  • Renforcer les capacités de planification, de coordination et d’échange de renseignements de la FMM à travers la fourniture d’un système ISR aéroporté et d’outils de surveillance adaptés aux conditions d’emploi.
  • Permettre à la FMM de mieux soutenir la stratégie de stabilisation régionale de l’Union africaine par la promotion du respect des droits humains et la réalisation d’actions civilo-militaires au profit des populations.

Résultats à atteindre

  • Les capacités opérationnelles de la FMM sont renforcées par la construction de 4 postes avancés et de maintenance nautique dans les quatre secteurs voisins du lac Tchad.
  • L’efficacité de la conduite des opérations militaires de la FMM en milieu lacustre est renforcée par l’acquisition de moyens nautiques adaptés aux missions de patrouille, de surveillance et de protection des populations.
  • L’efficacité de la conduite des opérations militaires de la FMM est renforcée par l’acquisition de moyens en radiocommunication adaptés aux conditions d’emploi dans les zones d’intervention.
  • L’efficacité de la conduite des missions de surveillance de la FMM est renforcée par l’acquisition d’équipements dédiés à la conduite des missions de surveillance de la FMM et adaptés aux conditions d’emploi dans les zones d’intervention.
  • Les capacités de planification, de coordination et d’échange de renseignements sont renforcées par la fourniture et l’exploitation d’un système ISR aéroporté.
  • Les actions civilo-militaires permettent de répondre aux besoins en services de base des populations et de soutenir la stratégie de stabilisation régionale de l’Union africaine.
  • La sensibilisation et la formation au respect du droit international humanitaire (DIH) et du droit international des droits de l’homme (DIDH), au cadre d’éthique et de déontologie de l’Union africaine contribue au renforcement des relations avec les populations.
  • La judiciarisation de l’action militaire de la FMM contribue à la promotion de l’État de droit et à la stabilité de la sous-région.
  • Les capacités de gestion des biens et des équipements de la FMM sont renforcées par la mise en place d’un système de gestion des actifs.

Ressources

Ce projet répond à l’objectif de développement durable n°16, Paix, justice et institutions efficaces : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous.