Contexte
Depuis 2017, Haïti fait face à une flambée de violence sous l’impulsion de gangs qui contrôlent une bonne partie de la capitale Port-au-Prince et quelques poches urbaines du pays. Alimentés par un trafic illicite d’armes à feu et bénéficiant de soutiens au sein des élites politiques et économiques, les gangs pratiquent le racket et les enlèvements, renforcent leur organisation et se livrent à des guerres intestines pour le contrôle des territoires. Ces luttes font grimper le taux d’homicides dans le pays et, depuis le départ de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) en 2017, les forces de police ne sont plus en mesure de maîtriser un phénomène qui prend de l’ampleur chaque jour.
Cette étude s’intéresse donc en priorité aux causes politiques et économiques intrinsèques, vectrices de violence. Sur la base de données précises et analysées, l’étude doit offrir une base d’évidences afin de concevoir des actions à impact réel sur la chaîne de protection, afin de restaurer la confiance entre les citoyens et les institutions. L’étude doit également s’appuyer sur le bilan des dix dernières années de soutien au pays dans les domaines de la justice et de la sécurité.
Activités conduites
Coginta a mené cette étude en deux étapes :
- Dans un premier temps, des entretiens avec des experts et des donateurs ont été réalisés conjointement avec l’exploitation de la littérature scientifique et des rapports de projet des dix dernières années dans le champ de la réforme du secteur de la sécurité et de la justice. Les entretiens ont été menés en visioconférence. Cette étape a abouti à la présentation d’un bilan de dix ans de contributions aux réformes discuté avec le PNUD.
- Dans un second temps, une équipe de Coginta s’est rendue sur le terrain et a visité sept localités considérées comme étant des poches de violence. Des entretiens avec les acteurs de la police, de la justice et de la société civile ont été menés dans ces localités ainsi que dans la capitale Port-au-Prince. Parallèlement, différentes bases de données sur les conflits, la violence et la victimisation ont été exploitées sur une période de dix ans afin de documenter des trajectoires de violence et de criminalité et d’en analyser les causes à l’aide de modèles de régression. Cette étape a été sanctionnée par la rédaction du rapport final. Ce rapport a été publié conjointement par le PNUD et Coginta.