Projet Côte d’Ivoire

Appui à la lutte contre le terrorisme dans le nord de la Côte d’Ivoire (SECUNORD 2)

Côte d’Ivoire

Objectif général

Contribuer à l’efficacité de la lutte contre la menace terroriste et renforcer la confiance de la population vis-à-vis de la gendarmerie et de l’État dans leur rôle de sécurisation dans le nord de la Côte d’Ivoire.

Budget

€ 3 900 000

Durée

18 mois

Période d’exécution

Novembre 2023 – Mai 2025

Source de
Financement

Union européenne

Contexte

La Côte d’Ivoire est confrontée dans son voisinage nord à une instabilité croissante du fait de la multiplication de groupes armés au Burkina Faso et au Mali. Le pays a été victime de plusieurs attaques, en 2016 à Grand Bassam, à Kafolo en juin 2020, puis en 2021 dans la région du Bounkani. Face à cette situation, le gouvernement ivoirien s’est mobilisé et a mis en place le plan national de développement de la Côte d’Ivoire 2021-2025, qui met notamment l’accent sur le renforcement de la gouvernance et la modernisation de l’État. Il vise en particulier à renforcer la cohésion sociale et à maintenir la paix et la stabilité, à travers la consolidation du triptyque « paix, justice et sécurité ».

En février 2021, afin de contrer la menace des groupes armés, a été décidée la création d’une zone opérationnelle au nord du pays, longeant toute la frontière de 638 km et entérinant l’engament de l’armée aux côtés de forces de sécurité intérieures. Sur le plan social, le gouvernement ivoirien a également mis en place un programme d’appui à l’insertion professionnelle des jeunes dans les régions du nord. Le but étant de leur offrir de meilleures opportunités et perspectives économiques et de lutter ainsi contre leur recrutement par des groupes djihadistes.

La région du Tchologo, correspondant au ressort de la compagnie de gendarmerie de Ferkessédougou, son chef-lieu, a été identifiée comme zone d’intervention prioritaire du projet, permettant ainsi de compléter les autres interventions de Coginta et des autres partenaires internationaux intervenant dans le nord de la Côte d’Ivoire. Situé à l’extrême centre-nord de la Côte d’Ivoire, le Tchologo est limité au nord par le Burkina Faso et le Mali, à l’est par le Bounkani, à l’ouest par le Poro et au sud par la région du Hambol. Cette zone, contiguë du parc de la Comoé et séparée du Burkina Faso par le fleuve Comoé, a connu d’importants mouvements de population depuis les années de crise, les terres relativement fertiles ayant attiré des populations en provenance du Mali et du Burkina. La situation sécuritaire dans le Tchologo reste fragile, largement tributaire de celle prévalant dans les deux pays voisins. C’est dans ce contexte qu’a été lancé, le 1er novembre 2023, le projet SECUNORD 2.

Activités conduites

  • 170 officiers et gradés des unités de proximité, des sections de recherche et de renseignement formés à l’exercice de leurs missions dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au travers de 11 ateliers.
  • Partenariat établi avec l’Agence internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) et le Centre de renseignement opérationnel antiterroriste (CROAT
  • Organisation de deux sessions de formation sur le renseignement de source ouverte et l’analyse criminelle au profit de 30 agents des sections de recherche et du CROAT.
  • Équipements acquis et livrés aux unités de la compagnie de Ferkessédougou : 9 véhicules pick-up équipés de radios VHF, 15 motos tout terrain et 60 gilets par balles et casques balistiques.
  • Installation d’un système de communication en bulles tactiques couvrant les trois départements de la région du Tchologo.
  • Démarrage des travaux de construction et de réhabilitation des casernes de la compagnie chef-lieu de Ferkessédougou, de la brigade de Ferkessédougou (toutes les deux situées dans la même enceinte) et de la brigade de Ouangolodougou.
  • Organisation d’un forum régional sur la sécurité avec 60 participants issus des trois cellules civilo-militaires (CCM) du Tchologo et formation sur leurs missions, rôles et responsabilités.
  • Organisation de quatre forums de sensibilisation sur les rôles et responsabilités des citoyens dans la sécurité, regroupant chacun au moins 150 personnes, dans les trois départements du Tchologo.
  • Un atelier d’échanges sur le rôle des Dozos et leurs relations avec les forces de défense et de sécurité s’est tenu dans le département de Ferkessédougou.
  • Réalisation d’une étude « genre et sécurité » avec le recrutement de 9 enquêteurs issus des trois CCM du Tchologo.
  • Lancement des émissions radios dans le cadre du partenariat avec les radios locales.
  • Organisation d’un atelier régional sur la gouvernance du secteur du renseignement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le Golfe de Guinée.

Objectifs spécifiques

  • Renforcer le maillage territorial et la présence effective de la gendarmerie nationale au contact direct des populations dans la région du Tchologo.
  • Renforcer la coordination opérationnelle du renseignement en matière de lutte contre le terrorisme.
  • Améliorer l’efficacité de l’enquête pénale en matière de terrorisme.
  • Améliorer l’adéquation des interventions des gendarmes dans la région du Tchologo avec les besoins de la population.

Résultats à atteindre

  • Les compétences des gendarmes déployés dans la région du Tchologo sont renforcées et adaptées à leur mission de sécurité du quotidien et de prévention du terrorisme.
  • Les unités territoriales de la compagnie de Ferkessédougou disposent des infrastructures et des moyens techniques et opérationnels nécessaires à leurs missions.
  • Les capacités de la chaîne du renseignement et des services d’enquête spécialisés sont renforcées dans la zone opérationnelle nord.
  • Les mécanismes et cadres de gouvernance locale de la sécurité et de prévention des conflits dans la région du Tchologo sont améliorés par un dialogue inclusif avec la population et le respect des valeurs d’éthique et de déontologie par le personnel de la gendarmerie.

Ce projet répond à l’objectif de développement durable n°16, Paix, justice et institutions efficaces : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous.